Cette série commence comme un feu d’artifice, une explosion de sons, de couleurs, de mode. D’emblée on découvre une Turquie moderne et débridée. C’est un trio amical/amoureux qui est au cœur de l’intrigue mais l’intérêt de cette série réside plutôt dans la quête des origines des personnages. Des souvenirs d’enfance et des généalogies non linéaires. Des relations familiales complexes qui génèrent une certaine violence psychologique, parfois un peu mélodramatique dans la saison 2.
Le fil conducteur de la première saison est une robe dont la fabrication ne finit jamais comme les contes de Shéhérazade.
La photographie est léchée, élégante. De très belles vues d’Istanbul avec le Bosphore comme une faille. Les décors sont somptueux, les intérieurs d’un luxe raffiné. Le montage est dynamique.
Une très intéressante réflexion sur le handicap psychique, la santé mentale et la contention, qui est portée par la performance exceptionnelle de Olgun Şimşek dans le rôle de Mustapha.
L’une de deux familles est d’origine grecque et orthodoxe, une culture chère à mon cœur. La seule scène religieuse se passe dans une église orthodoxe. Je me suis aussi laissé envouter par la musicalité du ney, cet instrument qui guide la danse spirituelle des derviches tourneurs. Et le reste de la musique oscille entre un violon étourdissant et des adaptations de chansons populaires turques revisitées.
Le final de la saison 2 fait écho à l’introduction de la saison 1. Une acmé entre modernité et tradition encore plus perceptible.
Tout est en place pour une saison 3, tous les mystères des origines ne sont pas résolus.
Le coin des linguistes
En VOSTF on entend que certains personnages s’expriment en grec : Esvet parle grec à sa mère, Dimitri parle parfois grec, principalement quand il se laisse déborder par ses émotions ; son père, Ari, aussi. Dimitri reproche également à son beau-père de ne pas parler grec
Quelques répliques
« On ne peut pas trouver de réconfort si on ne dit à personne ce qui nous tracasse, ne l’oublie jamais. »
« Qu’est-ce que vous pensez de moi ? Je vous fais honte ? Les gens préfèreraient ne plus me voir ? «
« C’est ton père autant que c’est mon fils, ne l’oublie pas.«
« Vous savez ce qu’on fait aux menteurs ? Les menteurs on les enduit de goudron. »
« Pose-toi la question là (il montre le cœur de l’enfant). Chaque fois que tu auras un doute, interroge ton cœur. Si tu entends une réponse au plus profond de toi, tu sauras ce que tu dois faire.«
« A son âge, avoir l’air d’un petit garçon, le pauvre. C’est possible qu’il soit plus heureux que nous. »
« Crois moi je comprends. Je comprends qu’on fasse tout ce qu’on peut pour retrouver sa mère. Crois moi que si j’avais l’opportunité, je ferais pareil. «
« Il a bien joué, n’est-ce pas ? Comme si son souffle portait sa question.«
Fiche technique
Titre original : Terzi
Saison 1 : 7 épisodes
Saison 2 : 8 épisodes
Créateur : Onur Güvenatam
Scénariste : Gülseren Budayicioglu
Distribution
Çağatay Ulusoy : Peyami
Şifanur Gül : Dimitri
Şifanur Gül : Esvet
Olgun Şimşek : Mustapha
Ece Sukan : Suzy
Laisser un commentaire