TAPIE – série française

Published by

on

C’est l’histoire d’un mec qui ne connaissait pas le mot « limites ». La trajectoire d’un homme charismatique, sans foi ni loi, mais dont l’endurance et la capacité de rebondir forcent l’admiration. Tapie est incarné par un Laurent Lafitte qui lui ressemble réellement physiquement et qui porte la série avec flamboyance. Sa roublardise et ses entourloupes prêtent à sourire. Tous les acteurs sont impeccables. Joséphine Japy est lumineuse dans le rôle de Dominique Tapie. On peut regretter que la réalisation ait oublié de la faire vieillir au fil de l’intrigue. Elle semble plus jeune après la naissance de son premier enfant que lors de sa rencontre avec Bernard Tapie.

Le générique tape à l’œil, bruyant, surligné par des cuivres, met tout de suite le spectateur dans l’ambiance. Les décors, aux costumes et l’éclairage restituent bien l’atmosphères de années 1960 à 1990. Tout le monde connaissait à grands traits la vie publique de Bernard Tapie. Sa vie privée est romancée, peu conforme à la réalité, selon son fils Laurent. J’ai pour ma part trouvé le Tapie de cette série un peu trop sage et fidèle au regard des rumeurs qui couraient sur son compte.

La complexité des rapports entre Berard Tapie et son père donne un peu de fond et de sensibilité à la série. Le seul regard critique dont il tient compte. La relation au nom Tapie est bien creusée. Jusqu’à la dernière minute de la série.

Ce projet, porté par Tristan Séguéla, ami de la famille, n’avait pas reçu l’assentiment de Bernard Tapie. Si je trouve normal que le scénario n’ait pas été donné en relecture à la famille, je m’étonne néanmoins des liberté prises avec leur vie privée. Pourquoi Bernard Tapie n’a-t-il que deux enfants dans la série et quatre en réalité ? Liberté du créateur bien sûr, mais peut-être aussi une petite tendance à la facilité, aux raccourcis.

Je regrette aussi le fait que Bernard Tapie ne semble pas évoluer au fil des épisodes, comme s’il était exactement le même homme à 20 ans qu’à 50 ans. Le choix de tourner une série plutôt qu’un film donne pourtant plus de temps au scénariste pour approfondir l’évolution et le gain en maturité de ses personnages.

En conclusion, Tapie est néanmoins une série très agréable à regarder. On passe un bon moment.

Mon personnage préféré : Michel Polnareff

Quelques répliques

« Eh bien quand tu veux gagner il y a la règle et puis… il y a une petite zone de flou. »

« Torsades et blanc ça grossit, on dirait Demis Roussos. »

« Et les gosses pour payer leurs places ils sont obligés de dealer… pour vous voir jouer comme des merdes. »

« Quand est-ce que t’es devenue chiante comme ça ? Peine à jouir, va. Putain, t’es sûre que t’es d’origine grecque ? Parce que j’ai l’impression de vivre avec un pasteur danois, là. »

« Vous pouviez faire beaucoup plus et beaucoup mieux. Et voilà, vous avez choisi la magouille. La corruption, les bassesses. Vous auriez pu être un météore mais vous avez été qu’une nébuleuse, monsieur Tapie. « 

« Qui a dit ça ? Il y a une loi écrite quelque part où on doit pas réaliser ses rêves ? Je suis pas d’accord moi. « 

« On rêve et on a des idées et après on se fout à la table et on voit si c’est faisable financièrement. On va pas travailler à l’envers. »

« Y a pas de fatalité. Ya que des mauvais prétextes pour ne rien faire et croire qu’on va pas y arriver. « 

Fiche technique

Scénario : Tristan Séguéla et Olivier Demangel

Réalisation : Tristan Séguéla

Image : Hichame Alaouié, Romain Carcanade

Montage : Alice Plantin, Grégoire Sivan, Jean-Baptiste Beaudoin, Alexis Marro, Justine Roussillon

Musique : Amine Bouhafa

Distribution

Laurent Lafitte : Bernard Tapie

Joséphine Japy : Dominique Tapie

Patrick d’Assumçao : Jean-Baptiste Tapie, son père.

Fabrice Luchini : Marcel Loiseau

Ophélia Kolb : Michèle Tapie

Hakim Jemili : Farid Bentarek

Catherine Chevallier : Raymonde Tapie

Camille Chamoux : Nicole

Anne Benoît : Sandrine Leduc, la représentante de la CGT

Laisser un commentaire