KILLERS OF THE FLOWER MOON – Film USA (2023)

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Comme si tout le monde devait un jour se frotter au western, après Tarantino et les Frères Cohen pour ne citer que les meilleurs, Martin Scorcese s’y colle à son tour.

L’histoire est racontée, avec brio mais, malgré trois longues heures, les personnages ne sont pas approfondis. La photographie est léchée, quelques scènes sont très réussies : très belle représentation de la mort d’une vieille femme osage, très belles photographies en noir et blanc des familles osages, plans rapprochés très esthétiques.

Il y a un message dans ce film : les méchants Américains ont honteusement berné le peuple osage. C’est un film qui veut raconter comment des hommes américains ont exploité, en les épousant, des femmes osages riches. Le sujet est donc grave et se voudrait en quelque sorte accusatoire, à rebours de westerns classiques des années 1940 avec les gentils cowboys et les méchants Indiens. Mais, à cause de la fascination de Scorcese pour ses deux acteurs fétiches, De Niro et Di Caprio. Le message est brouillé. En effet, il n’a pas su laisser la place qui lui revenait au personnage de Molly, incarné par Lily Gladstone. Elle est magnifiquement filmée, d’une beauté rectiligne et modeste, sans faille, mais comme une poupée, comme un personnage secondaire sans relief alors que c’est elle qui aurait dû porter le film sur ses épaules. Malheureusement pour elle, et pour le film, elle n’est pas, comme ses partenaires masculins, une incontournable de la filmographie de Scorcese.

On y retrouve des références au cinéma classique, les flammes comme celles de l’incendie d’Atlanta dans Autant en emporte le vent, mais n’est pas Victor Flemming qui veut. On y retrouve aussi une auto-référence au film de gangsters confrontés au FBI comme dans Les Affranchis, mais le Scorcese de 2023 est loin de la performance de celui de 1990.

Bref, une grande déception pour moi.

Anna, sauvage et indomptable, et Molly, sa sœur, sage et intelligente

Mes personnages préférés

Anna, sauvage et indépendante, et Molly, sa sœur, sage et intelligente

Quelques répliques

« Et bien on essaie de se mélanger à ces familles et l’argent du pétrole coule dans la bonne direction… coule vers nous. Elle a un patrimoine de sang pur, elle héritera à la mort de sa mère. Il y a un gros paquet à gagner, légalement. Rien de frauduleux. Ça c’est un bon investissement. »

« Monsieur le président, Molly Burkhart. Envoyez-nous de l’aide. Il y ades meurtres chez les Osages et la police ne fait rien. J’ai perdu ma mère et mes sœurs. Trop d’Osages meurent pour leur pétrole, je vous en prie. »

« Les rouges ? Les rouges comme celle-là ? J’adore les rouges, j’adoreles blanches, jadore les bleues. Je les aime toutes. Tout me va. J’ai plein d’appétit. J’aime bien les grosses. J’aime les grosses, les douces. J’aime les belles. Et celles qui sentent bon aussi. »

« L’aube a toujours été l’heure sacrée des prières. Ils appelleent le feu grand-père, la lune mère, le feu père. Ils parlent de la Lune des Fleurs quand de petites fleurs recouvrent les Black Jack Hills et les prairies. Elles sont nombreuses, si nombreuses que c’est comme si Waconda avait regardé la terre de là-haut en souriant et l’avait saupoudrée de sucre candy. Waconda veut dire Dieu. On reçoit un nom osage, c’est le nom qu’on portera dans le prochain monde, et votre nom osage, personne ne pourra jamais vous le retirer. »

« Ben ? J’adore l’argent mon gars, Je te jure j’aime presque autant le pognon que j’aime ma femme. »

« Je prends soin de lui parce que c’est mon voisin mais aussi mon meilleur ami. Il y a 25 000 dollars allongés là-par-terre. J’ai souscrit une assurance spéciale sur ce type à hauteur de ce qu’il me doit. Alors s’il réussit à ses foutre en l’air lui-même d’ici la fin de l’année, je perds ma mise. Donc il doit encore rester en vie quelques mois. D’accord ? Et je pourrais bien aussi toucher ses dividendes. »

« Des lumières de peur. Ils les allument pour faire fuir les criminels. »

« Dis donc, Bill, j’ai presque l’impression que tu me traites d’homme à squaws ».

« C’est pas une terre fédérale ici. C’est une terre indienne ».

 « J’ai peur de manger chez moi. »

« Ma défunte épouse a deux enfants et ils portent mon nom en plus. Alors si je les adopte en bonne et due forme et si jamais ces enfants décèdent. Suis-je leur héritier ? Ils sont osages. L’un des deux ne l’est qu’à moitié mais ils ont des dividendes ».

« Quand l’argent s’est mis à pleuvoir, on aurait du savoir qu’il avait un prix aussi, parce qu’il nous venait de l’homme blanc. On n’avait pas prévu ça en arrivant du Missouri, du Kansas et de l’Arkansas. Qui est-ce qui est venu dans notre réserve et qui n’avait rien à y faire ? Ces hommes. On dirait des busards qui survolent notre peuple et qui s’apprêtent à picorer notre corps jusqu’à l’os. En quittant le Missouri, on n’a pas laissé là-bas nos bébés morts. On les a inhumés et on a galopé sur leurs tombes pour dire à l’homme blanc ‘Cette fois on ne quittera plus jamais cette terre’.  Nous mourrons ici jusqu’au tout dernier ».

Fiche technique

Réalisation : Martin Scorsese

Scénario : Eric Roth et Martin Scorsese, d’après le livre Killers of the Flower Moon (La Note américaine dans sa traduction française) de David Grann

Musique : Robbie Robertson

Photographie : Rodrigo Prieto

Montage : Thelma Schoonmaker

Production : Dan Friedkin, Emma Tillinger Koskoff, Bradley Thomas et Martin Scorsese

Sociétés de distribution : Paramount Pictures (salles), Apple TV+  vidéo à la demande

Budget : 200 millions de dollars2,3

Pays de production : Etas-Unis

Langue originale : anglais Durée : 206 minutes

Distribution

Leonardo DiCaprio : Ernest Burkhart

Robert De Niro  : William King Hale

Lily Gladstone : Mollie Burkhart

Jesse Plemons : Tom White

Brendan Fraser : W. S. Hamilton

John Lithgow : le procureur Leaward

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